CES 2017 : A tête reposée Amélie, Markus, Jeremy et Christophe nous racontent à travers une série de quatre articles ce qui les a le plus marqué durant leur séjour à Las Vegas. Après avoir traité de la smart-home avec Amélie, voyons un peu avec Markus ce que les voitures avaient sous le capot. Un indice ? On y a trouvé de l’intelligence artificielle !
La place de l’automobile au CES 2017 était particulièrement importante. De nombreux constructeurs étaient venus présenter leurs concept-cars électriques et autonomes. Les investissements ces dernières années de Google, Tesla et Uber dans le secteur ont jeté un pavé dans la mare. De nouveaux entrants ont fait le buzz dernièrement et disrupté une industrie pourtant connue pour ses barrières d’entrées conséquentes. Aujourd’hui nous sommes dans une situation encore inimaginable il y a quelques années où les constructeurs historiques (Audi, BMW, Honda, Mercedes, Nissan, Toyota) doivent redoubler d’efforts pour se renouveler et proposer des produits et services innovants, alors que les futurs clients de Tesla se battent pour avoir le droit d’acheter la Model 3. On peut facilement faire le parallèle avec le secteur banque-assurance et les fintechs.
Des partenariats stratégiques sont nécessaires car les constructeurs ne disposent pas de toutes les compétences en interne. Nous assistons à un moment très intéressant dans l’histoire de l’automobile, où des alliances se font à la fois entre des constructeurs, et avec des sociétés high tech comme Nvidia. Alors que cette société était surtout connue pour ses cartes graphiques, Nvidia s’est imposée en quelques années comme une référence du deep learning au point d’en devenir aujourd’hui un acteur de premier plan dans l’automobile.
Les premières voitures autonomes d’Audi et Mercedes devraient arriver sur le marché dès 2020. Celles-ci seront équipées de capteurs, processeurs et d’intelligence artificielle afin de rendre les véhicules autonomes et capables de communiquer entre eux et avec l’infrastructure urbaine. Pour maximiser la capacité d’interaction avec l’environnement, le développement d’une cartographie routière haute résolution est nécessaire et pousse à former des alliances larges entre les constructeurs, des spécialistes de la cartographie, et des sociétés high-tech.
J’ai été aussi impressionné par les systèmes de co-pilotage qui utilisent le deep learning pour aider le conducteur lorsqu’il est au volant et l’avertir en cas de situation dangereuse. Ces systèmes disposent de capacités de langage naturel, de reconnaissance faciale, de détection du regard ou encore de reconnaissance labiale et seront ainsi en mesure de déterminer le degré de distraction du conducteur. Honda a présenté un prototype qui utilise le même type d’intelligence pour analyser l’état émotionnel du conducteur et s’y adapter.
Je pense qu’au-delà de l’aspect technologique, on peut vraiment parler d’une transformation du business model des constructeurs automobiles. J’en prends pour preuve l’offre Mercedes Me qui regroupe un ensemble de services liés à la voiture. On pourra ainsi par exemple contrôler sa voiture depuis son smartphone (ex : stationnement automatique à distance). Mais d’autres services premiums payants vont aussi se greffer comme la conciergerie (que les clients disposant de cartes bancaires premium connaissent déjà), la planification de la maintenance du véhicule, un système d’appel d’urgence en cas de panne ou d’accident, ou encore des infos trafic en temps réel. La voiture tend donc à devenir plus connectée, plus autonome, et peut-être que dans quelques années celles-ci rapporteront davantage par la monétisation des services intégrés que par leur vente. Une transformation intéressante à suivre pour s’en inspirer et trouver des idées pour nos clients !