Un mois, une interview ! Nos Twelveurs, experts en transformation digitale, s’intéressent aussi aux métiers de nos clients, aux évolutions de notre économie, aux innovations les plus disruptives et à tout ce qui fait l’effervescence extraordinaire de notre secteur. Chaque mois, Maxime Renard, consultant chez Twelve Consulting, rencontre un Twelveur et s’intéresse à un nouveau sujet !
Sixtine Bouchaud a rejoint les équipes de Twelve en avril 2015. Intervenant notamment auprès de nos clients de la banque privée, Sixtine s’intéresse particulièrement aux Fintechs et à leur impact sur la disruption des modèles économiques traditionnels, ainsi qu’à la digitalisation des services financiers
Les 2 et 3 novembre prochain aura lieu le Finance Magnates London Summit à Londres, événement majeur de l’univers des FinTechs et lieu de rencontre entre les banques traditionnelles et ces nouveaux acteurs disruptifs. Twelve suit ces innovations digitales de très près.
Maxime Renard : D’où viennent les FinTechs et comment émergent-elles ?
Sixtine Bouchaud : Revenons 7 ans en arrière : la relation entre les banques traditionnelles et leurs clients a beaucoup évolué. Le grand public est entré à une vitesse formidable dans l’univers du digital depuis la fin des années 2000, et la crise financière a remis en cause la confiance entre les grandes banques traditionnelles et leurs clients. Dans ce contexte, de nombreuses entreprises innovantes ont apporté le digital dans le secteur de la finance, en proposant de conjuguer les services traditionnels aux nouvelles technologies : les FinTechs.
Les premières FinTechs émergent aux Etats-Unis, puis rapidement en Europe, et en particulier à Londres. La première place financière mondiale devient également la terre d’accueil des FinTechs, grâce à la bienveillance des grandes institutions financières et du gouvernement. Ces start-up innovantes, agiles, nées dans l’effervescence de l’innovation et du digital proposent les services financiers traditionnels à moindre coût, plus facile d’accès, plus proche des utilisateurs, en exploitant les plateformes internet et mobiles. Le consommateur de 2015 recherche des solutions complètes, accessibles quand il le souhaite et où il se souhaite : les offres des banques traditionnelles apparaissent souvent insuffisantes, sont facilement mises en concurrence, et les éléments différenciateurs sont difficiles à acquérir et à conserver. Les FinTechs, elles, répondent à cette demande avec une précision et une agilité qu’il est difficile d’avoir dans les importantes structures des banques traditionnelles classiques.
Maxime Renard : Face à ce défi, quelles stratégies pour les grandes banques traditionnelles ?
Sixtine Bouchaud : L’enjeu est de savoir prendre le virage de la digitalisation, de profiter du modèle innovant des FinTechs et d’éviter la disruption de leur modèle. Face à cela, trois réactions, trois stratégies.
La stratégie la plus spontanée est celle de l’investissement : au cœur du métier du banquier, elle permet de racheter l’innovation elle-même, avec le risque de ralentir la capacité à la poursuivre et à la développer. C’est le choix qu’a fait BBVA en 2014, en rachetant la start-up Simple.
La stratégie la plus répandue est celle du partenariat : c’est l’objet du Finance Magnates London Summit. Les FinTechs sont en forte demande d’investissements, de ressources et de fonctions support ; les banques traditionnelles sont en forte demande d’innovation, d’agilité et de nouvelles solutions pour optimiser leur relation clients et les services qu’elles proposent. L’envergure et l’inertie de ces institutions ne permet pas d’avoir l’agilité des FinTechs en termes de modèles d’implémentation comme le « test and learn », mais aussi en termes de créativité et de disruption. Aussi, les FinTechs et les acteurs traditionnels se rencontrent dans le cadre des Innovation Labs ou des StartupBootcamps, comme aux Etats Unis, à Londres, à Singapour, à Hong Kong. Certaines banques créent même leurs propres Innovations labs : UBS chez l’accélérateur Level 39 ou HSBC avec un Asia Pacific Innovation Lab à Singapour. Pour HSBC, cela s’inscrit dans sa stratégie d’adoption de la digitalisation et des innovations diruptives, comme par exemple le « mentoring » de Fintech à Londres ou à Hong Kong, ou encore le soutien à The Stone & Chalk hub à Sydney.
Enfin, la stratégie de l’ouverture est la plus en rupture avec le comportement traditionnel de la banque. Elle consiste à ouvrir ses ressources, ses atouts, son expérience aux FinTechs, en capitalisant sur la capacité d’innovation de ces dernières. Goldman Sachs l’a expérimenté en ouvrant le code source propriétaire d’une partie de son Middle Office au public via GitHub (outil de collaboration online). Fidor Bank est une banque digitale proposant aux FinTechs cette stratégie d’ouverture : des solutions de Middle Office ouvertes, permettant d’intégrer directement dans les institutions financières les solutions les plus innovantes (mobilité, peer to peer lending…). Ces solutions suivent l’innovation au plus près, et permettent aux banques de contourner le développement de solutions propres, processus souvent long, laborieux, et de diminuer le risque de gap entre les services offerts et l’innovation la plus aboutie.
Maxime Renard : Quel ROI pour quelle stratégie ?
Sixtine Bouchaud : Twelve Consulting étudie ces modèles, du point de vue métier et du point de vue technique. Il est très difficile de se différencier dans ce secteur de plus en plus en concurrence : l’expérience, la connaissance des enjeux et l’agilité dans l’accompagnement de ces évolutions est un élément clé de succès. La satisfaction du client est l’objectif poursuivi par les banques comme par les FinTechs.
Chez Twelve Consulting, nous nous réjouissons de voir les FinTechs de plus en plus nombreuses et les partenariats avec les banques de plus en plus forts : c’est l’économie collaborative en action, qui finalement sert le grand public et l’innovation !
Interview de Sixtine Bouchaud, réalisée par Maxime Renard
Twelve Consulting
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